Les vacances sont enfin arrivées mais elles ont malheureusement débuté sous un mistral à décorner les bœufs. Moi qui attendait ce moment avec impatience pour être libre de retourner plonger à ma guise, me voilà en train de ronger mon frein. Le vent n'a cessé de souffler durant cinq jours ce qui a eu pour conséquence de faire fortement chuter la température de l'eau et de nous offrir une mer démontée ... Les conditions ne sont pas terribles pour se baigner mais cela n'empêche pas de prendre un bon repas au bord de l'eau. Pour cela je suis allé faire un tour sur la plage des Phocéens entre la Pointe Rouge et la route des Goudes. Vu le nom de la plage tout le monde aura compris qu'elle se trouve à Marseille !

La plage des Phocéens est aussi connue sous le nom de l'Abri Côtier. Autrefois elle était également appelée le bain des hommes. Cette plage est assez petite, elle est rapidement bondée en période estivale en particulier l'après-midi lorsqu'elle passe au Soleil.

Cette plage attire beaucoup de monde car on y trouve le célèbre cabanon "chez Paulette" où l'on peut déguster des tapas sur une terrasse les pieds quasiment dans l'eau ! Le lieu est très prisé le soir car la plage des Phocéens est orientée face au coucher de Soleil. Chez Paulette on se sent vraiment dans l'ambiance conviviale des vieux quartiers marseillais, le repas est simple mais très bon, à la bonne franquette !

L'entrée dans l'eau est un peu rude pour la saison, aujourd'hui la température de la mer n'est qu'à 17°C ... Pour couronner le tout il y a pas mal de houle, même si le vent s'est bien calmé la mer est toujours agitée. Elle me paraît malgré tout praticable, je tente le coup.

Les fonds marins de la crique des Phocéens sont tapissés de rochers et de petites zones sablonneuses.

Les rochers couverts d'algues abritent quelques jolies anémones vertes (Anemonia viridis) très colorées.

En m'éloignant du bord je remarque quelques cavités peu profondes que je pars visiter en apnée. Malheureusement elles n'abritent pas beaucoup de vie mais elles offrent parfois de jolies lucarnes ouvertes vers la lumière de la surface. 

D'ordinaire les zones ombragées sous les rochers abritent pas mal d'éponges, mais ici elles se font rares. A force de fouiner j'ai quand même pu en débusquer une, il s'agit très probablement d'une ircinie grise (Ircinia oros), une espèce plutôt abondante sur nos côtes.

Sur la façade nord de la crique un long mur de roche présente pas mal d'anfractuosités à visiter en apnée. Dans cette partir de la crique l'eau est encore plus froide, ma montre de plongée indique 16°C ...

Mais la tache n'est pas simple aujourd'hui car le secteur est vraiment agité, la houle me ballotte vraiment dans tous les sens. Faire des photos sous-marines quand on manque autant de stabilité est une véritable galère, je ne parviens pas à tirer grand chose de cette plongée. Même le mulet labéon (Oedalechilus labeo) qui nage juste devant moi semble peiner à avancer, c'est pour dire !

Dans une cavité peu profonde je parviens quand même à tirer le portrait d'une petite girelle paon femelle (Thalassoma pavo). Je suis surpris de la trouver là car ses congénères se trouvent plutôt dans les petits fonds battus par les vagues à la surface.

Au fond de la cavité une éponge orange encroutante attire mon attention. Difficile de l’identifier ...

Vu qu'à la surface il n'y a pas moyen de rester stable j'ai décidé de me fixer un moment au fond. Un petit sar à tête noire (Diplodus vulgaris) curieux est passé devant moi, enfin un poisson qui se laisse approcher !

Je découvre également un gobie moucheté (Gobius incignitus) bien caché sous un petite rocher du bord.

Sur les images la mer à l'air calme mais dans la réalité il en était malheureusement autrement. Je n'ai pas pu réaliser beaucoup de photos mais en une heure de plongée j'ai pu croiser pas mal de poissons parmi les espèces classiques de Méditerranée, sars, girelles, crénilabres, saupes, quelques castagnoles. Les fonds marins de la plage des phocéens sont assez quelconques mais on peut quand même y faire de belles observations quand les conditions s'y prêtent, mais aujourd'hui ce n'était pas vraiment le cas.