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Plongée en eaux troubles au Cap Rousset
Je vous présente avec un peu de retard les images sous-marines prises lors d'une sortie de snorkeling sur le spot du Cap Rousset le 7 août. Après une semaine de mistral intense et de mer agitée la météo est redevenue propice à la plongée, du moins vu de l'extérieur, car sous l'eau c'est une autre histoire ! En effet sous l'épaisse couche d'eau chaude superficielle l'eau est très froide et à la rencontre des deux flux la visibilité devient extrêmement trouble ... Pourtant, depuis la surface, la situation semble vraiment idéale.
Comme toujours il faut s'adapter à la situation et je vais multiplier les clichés en espérant obtenir quelques images nettes de mes rencontres sous-marines car la plupart du temps voilà à quoi ressemble la vision du monde sous-marin complètement floue qui s'offre à moi :
Heureusement dans certaines zones çà passe encore, voilà un beau crénilabre paon mâle (symphodus tinca) qui passe devant mon appareil photo.
J'observe également pas mal de juvéniles de la même espèce, ils sont plus petits, souvent en groupe et ne présentent pas de marques prononcées.
Je multiplie les apnées pour aller observer les poissons au plus près et espérer avoir quelques visions nettes. En approchant du fond je me retrouve sur le territoire d'une girelle royale (coris julis) qui n'hésite pas à manifester son mécontentement en venant juste devant mon masque, une aubaine pour moi ! Par contre à trois mètres de profondeur l'eau est très froide et très trouble, observez l'arrière plan sur la photo ci dessous pour en juger ...
Un peu plus loin je croise un poisson plutôt rare sur nos côtes, il s'agit du sar tambour (diplodus cervinus). Il est facile à distinguer des autres sparidae avec ses larges bandes verticales.
Je continue les petites apnées pour aller visiter les petites cavités cachées sous les gros blocs du fond. La vision y est bien plus nette, par contre je n'y observe rien de bien intéressant.
A force de fouiner je finis tout de même par repérer une petite éponge orange de mer de méditerranée (thetya aurantium) nichée près d'un oursin.
Mes efforts sont récompensés car je finis par tomber sur un magnifique serran écriture (serranus scriba) qui monte la garde dans sa petite grotte.
Dans la zone moins profonde il y a aussi pas mal de poissons, il n'y a pas forcément besoin d'aller très loin du bord pour réaliser de belles observations. Par exemple dans seulement deux mètres d'eau j'ai pu rencontrer un rouget barbet (mullus surmuletus) de compétition, long comme l'avant bras !
Près du bord j'ai retrouvé un sar tambour (probablement le même que celui que j'ai observé précédemment) qui explore la crique en compagnie d'autres sars.
En serpentant entre les rochers du bord il est fréquent de rencontrer des girelles communes femelles (coris julis), plus petites et moins colorées que les mâles (les girelles royales).
L'intérêt de plonger dans une réserve marine c'est qu'il est possible d'y voir des poissons adultes, on s'aperçoit alors que certaines espèces peuvent atteindre des tailles surprenantes. Ci-dessous un grand labre merle (labrus merula) adulte qui fouille le substrat en quête de mollusques ou de crustacés qu'il est capable de broyer avec ses puissantes mâchoires.
Je me dirige maintenant vers l'herbier qui s'étend au delà des bouées qui délimitent la zone de baignade, sur le trajet je croise un sublet (symphodus rostratus) bien reconnaissable à son museau pointu un peu retroussé. C'est un poisson peu évident à photographier car il est très vif et très craintif. Il prend rapidement la fuite dès qu'on essaye de l'approcher.
Parvenu jusqu'à l'herbier j'effectue une descente et je me maintiens près du fond quelques dizaines de secondes en attendant que des poissons surgissent du décors. Mais je ressens rapidement une furieuse envie de remonter car vers 3 ou 4 mètres de profondeur il fait toujours aussi frisquet !
Je reste malgré tout au fond, cependant ma tenacité n'est pas vraiment récompensée car dans ce coin de la calanque il n'y a pas beaucoup d'animaux qui se manifestent, seul un sar à tête noire (diplodus vulgaris) curieux me tourne autour.
En remontant vers la surface je me fait intercepter par un gros banc de saupes (sarpa salpa) qui passe tout autour de moi sans montrer de crainte.
Voilà deux heures que je suis dans l'eau, je commence sérieusement à me refroidir, du coup je décide de retourner vers les rochers et de me rapprocher doucement du bord. J'ouvre quand même les yeux histoire d'en profiter encore un peu et de ramener quelques dernières images comme celle de cette petite girelle commune femelle.
Mais ce dont j'ai surtout envie c'est de parvenir à trouver une petite limace de mer avant de partir, même si au Cap Rousset il n'y en a pas beaucoup. En fait je sais que sur les rochers peu profonds de ce spot il existe une population assez importante d'une espèce de tectibranches en particulier, il s'agit des minuscules élysies timides (elysia timida). Du coup j'essaye d'être attentif aux petites taches blanches que j'observe sur bloc rocheux parsemés le long du littoral et ma persévérance finit par être récompensée puisque je parviens à en trouver une !
Non loin du bord une dernière belle rencontre m'attend : une daurade royale de belle taille (sparus aurata).
Cette sortie au Cap Rousset s'achève. Même si les conditions de transparence sous l'eau était peu propices pour la photo sous-marine, ici on a toujours l'assurance de croiser de nombreuses espèces de poissons.
La calanque du Cap Rousset
La calanque du Cap Rousset est située sur la Côte Bleue, entre le port de Carry Le Rouet et la plage du Rouet. Il s'agit d'une réserve marine protégée crée en 1982 où les espèces marines peuvent se développer en toute quiétude. L'effet "réserve" est parfaitement visible sous l'eau, en snorkeling nous pouvons découvrir un grand nombre d'espèces marines, les poissons sont plus nombreux, plus gros et moins craintifs. Pour ces raisons la calanque du Cap Rousset est devenue mon site de plongée privilégié. La crique est globalement peu profonde, elle forme un plateau sous-marin où l'on trouve des herbiers de posidonies. Les falaises qui la borde comportent à leurs pieds de nombreux rochers et éboulis où la vie abonde. Le Cap Rousset est un excellent spot pour la randonnée palmée.
Tags : snorkeling côte bleue, snorkeling réserve du Cap Rousset, PMT à Carry le Rouet
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Commentaires
Bonsoir Alain !
Merci pour votre message et content que les photos vous plaise malgré les conditions peu évidentes :)
L'été n'est pas la meilleure saison pour la photo sous-marine, la mer est souvent peu transparente et ce coup-ci elle était même trouble ... Je préfère l'avant et l'arrière saison quand l'eau est plus fraiche et plus claire ! On peut alors réaliser plus d'images de qualité en plan large.
3DavidDimanche 30 Août 2020 à 12:47Bonjour,
Très sympa votre blog, bravo !
J'ai observé cet été un poisson long, pointu et argenté en PMT dans le Var, avez-vous une idée de quelle espèce il s'agit ?
Bonjour,
Merci pour votre commentaire :)
A mon avis, si le poisson était en pleine eau, vous avez observé une orphie, il y a une fiche sur le blog :
http://snorkeling-exploration.eklablog.com/orphie-commune-aiguillette-p1068940
Ces poissons se rapprochent des côtes en été. En espérant vous avoir aidé.
5DavidDimanche 30 Août 2020 à 13:03Merci ! effectivement ce poisson ressemble à celui que j'ai vu
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Bonjour Laurent vos photos sont toujours aussi belles,
et vos commentaires toujours intéressants, merci de nous faire partager la nature.