Me voilà parti pour une nouvelle plongée en snorkeling, cette fois-ci je me rends à la réserve marine du Cap Rousset à Carry le Rouet car ce spot est très poissonneux. Crée en 1983, le parc marin de la Côte Bleue fête cette année ses 40 ans d'existence, quoi de mieux que d'y faire une plongée pour lui rendre hommage !

La mise à l'eau est toujours aussi compliquée depuis l'épisode de mistral qui a sévi le week-end dernier, la mer est encore assez froide ! Près du bord elle n’atteint que 17°C, c'est peu pour la saison.

Quand on plonge dans une réserve marine on note rapidement des différences avec les spots non protégés, les poissons sont nombreux, même tout près du bord, ils sont plus gros, mais surtout ils ne craignent pas l'homme et n'hésitent pas à s'approcher des plongeurs !

Voici une femelle girelle commune (Coris julis) qui vient m'observer juste devant mon masque !

Les sars aussi sont très curieux mais eux préfèrent nous approcher par derrière, au Cap Rousset il faut toujours regarder derrière soit, il n'est pas rare d'être suivi ! Les espèces de sars les plus répandues ici sont le sar commun (Diplodus sargus sargus) et le sar à tête noire (Diplodus vulgaris).

Les sars communs sont très nombreux à me tourner autour. Parfois il est aussi possible de croiser le sar à museau pointu (diplodus puntazzo) qui possède des rayures plus franches et une tête plus allongée, et plus rarement le sar tambour (diplodus cervinus).

Au Cap Rousset il n'y a pas de tombants riches en coralligène, du moins près du bord, du coup les éponges sont plutôt rares. Sur la côte ouest il y a de gros blocs rocheux qui présentent des parties ombragées, si on les inspecte attentivement on peut quand même en observer quelques unes. J'ai par exemple repéré une petite vérongia jaune (Aplysina aerophoba), c'est la première fois que je remarque cette espèce sur un spot de la Côte Bleue. L'éponge vérongia prospère habituellement dans les eaux chaudes, du coup je suis surpris de la trouver ici où la mer est généralement plutôt fraiche. Un signe de plus du réchauffement climatique ?

En s'éloignant du bord on peut rencontrer des herbiers de posidonie dans lesquels se cachent parfois des poissons intéressants. Voici un labre merle (Labrus merula) en livrée verte que j'ai tenté de photographier en apnée à trois mètres de profondeur. Ces labres sont plus méfiants que les sars ou les girelles, ils sont plus durs à approcher.

Au delà de l'herbier, sur la côte ouest, on trouve une grande zone couverte d'éboulis dont la profondeur varie de deux à trois mètres. Cette zone est souvent plus agitée et froide, la température indiquée par ma montre de plongée est descendue à 16°C. Cela vaut le coup d'y faire un tour car le coin est très poissonneux. On peut notamment y rencontrer la magnifique girelle royale (Coris julis).

La girelle royale est en fait le mâle de la girelle commune. J'essaye de me fixer sur le fond pour pouvoir observer ses superbes teintes de plus près et comme il veille ardemment sur son harem de femelles et sur son territoire il n'hésite pas à me faire face histoire de m'inciter à aller voir ailleurs. 

Certaines girelles femelles présentent elles aussi de jolies couleurs.

Les fonds rocheux constituent également l'habitat favori des "roucaous". Ci-dessous un crénilabre à cinq taches (Symphodus roissali).

Lorsque je remonte vers la surface, une cohorte d'oblades (oblada melanura) me tourne autour.

La réserve marine du Cap Rousset est un bon spot pour observer des dorades royales (Sparus aurata). Comme la pêche est interdite ici les dorades atteigne une bonne taille et son peu farouches. Elles sont facile à reconnaître avec leur tête massive, le bande jaune entre les yeux et la grande tache sombre sur l'opercule.

Vous l'aurez certainement remarqué sur la photo précédente, sous la dorade royale se cache un serran écriture (Serranus criba). Ce beau poisson, cousin du mérou, mérite une petite visite.

En me rapprochant du bord je nage au dessus des fonds sablonneux quand un énorme rouget barbet de roche (Mullus surmuletus) attire mon attention. Contrairement à ce que son nom semble suggérer le rouget se rencontre plutôt sur les fonds meubles (sable ou gravier, à proximité des herbiers).

En m'approchant de lui j'ai causé çà fuite, remarquez comme sa livrée a changé en passant du sol à la nage en pleine eau.

J'ai également vu d'autres espèces, des saupes, des crénilabres paon, des loups, mais avec une eau très chargée en particules en suspensions les conditions pour réaliser des photos sous-marines n'étaient une fois de plus pas idéales.

C'est néanmoins toujours un plaisir de revenir plonger dans cette crique et quand je vois le nombre de personnes et notamment d'enfants qui viennent nager ici avec leur masque et leur tuba pour découvrir la faune sous-marine je me dis qu'il devrait y avoir plus de réserves accessibles à tous sur nos littoraux. A quand une réserve à Morgiou ou au Mugel ?