Me voilà reparti pour une nouvelle plongée en snorkeling du côté de l'anse du Rouet sur la côte Bleue. J'aime bien ce spot qui me réserve toujours quelques belles surprises au niveau des espèces observées. Aujourd'hui, la mer est un peu agitée et elle s'est un peu refroidie, c'est la conséquence des journées très venteuses qui viennent de s'écouler. Je commence mon circuit par la côte rocheuse qui s'étend en direction des rochers de la petite Mona. Ici il y a de quoi fouiner sous les gros blocs de roche qui parsèment les fonds marins, le coin est assez poissonneux. Voici d’ailleurs un très beau serran écriture (serranus scriba), un de mes poissons méditerranéens préféré.

Les tombants de la Petite Mona abritent des colonies de gorgones jaunes (eunicella cavolini) que j'ai toujours plaisir à aller visiter. Ce corail méditerranéen apprécient les zones ombragées, il faut donc pratiquer l'apnée et aller fouiner dans les cavités sombres en retenant sa respiration pour aller les voir. Quoi qu'il en soit, il faut bien faire attention de ne pas les toucher ou de leur donner des coups de palmes par inadvertance car ces structures calcaires sont très fragiles.

En tout cas, çà fait vraiment plaisir d'observer des gorgones en bonne santé. Leurs ramifications sont toutes couvertes de polypes déployés et prêts à filtrer l'eau amenée par le courant afin de capturer des micro-organismes.

Les colonies les plus profondes sont abritées de la houle, ce qui leur permet de mieux se développer et d'atteindre de belles tailles. Certaines font plusieurs dizaines de centimètres d'envergure. Sachant qu'elles grandissent de 0,5 à 2 cm par an, on peut imaginer que ces gorgones jaunes ont déjà un bel âge.

Dans les cavités obscures de la Petite Mona se cachent également des colonies de faux corail (myriapora truncata).

Il s'agit d'un bryozoaire dont le squelette calcaire buissonnant orangé ressemble à du corail. Il abrite de petits animaux qui sont pourvus d'une couronne de tentacules ciliés, celle-ci leur permet de capturer les petits organismes planctoniques dont ils se nourrissent.

Je retourne vers la plage en nageant au dessus des grandes étendues de sable, là je change complètement de décors ! En scrutant attentivement le fond, je repère vers 4 mètres de profondeur une étoile de mer peigne (astropecten irregularis). Depuis le temps que je cherchais à en voir une !

Alors celle-là il faut que je descende l'observer de plus près ! Cette espèce d'étoile de mer vit enfouit dans le sable durant la journée, elle ne refait surface que la nuit pour se nourrir. Je mesure donc la change que j'ai de pouvoir en observer une en plein après-midi !

L'étoile de mer peigne est capable de s'enfouir très rapidement, donc il faut la photographier sans perdre de temps lorsqu'elle se trouve par chance à la surface. Cet animal carnivore se nourrit de mollusques, de vers, d'oursins et même d'ophiures qu'elle chasse sur le substrat.

En me rapprochant du rivage, je rentre dans le domaine des rombous (bothus podas). En voilà justement un ! Comme il s'est senti menacé à mon approche, il s'est enfui en nageant au dessus des prairies d'acétabulaires. L'air de rien çà nage vite un poisson plat, impossible de le suivre ...

Un peu plus loin j'en repère un autre, mais celui-ci paraît sûr de son camouflage et il reste tranquillement posé sur le fond, parfaitement immobile, une aubaine pour moi ! Une petite apnée et hop, je lui tire un portrait rapproché histoire d'admirer les jolis motifs présents sur son corps. 

Une grande vive juvénile (trachinus draco) fait le guet sur le sable dans les petits fonds qui bordent la plage de galets.

A mon approche, le poisson s'enfouit en un éclair dans le substrat pour se dissimuler. Et çà marche un temps, car je perd rapidement sa trace. Mais comme je suis tenace, à force de la chercher, je finis par la retrouver.

Maintenant que je sais où elle est je ne la lâche pas du regard et je descends en apnée me placer face à elle. Par chance elle ne bronche pas, nous avons désormais tout le loisir de nous observer mutuellement.

Cette plongée touche à sa fin, je me suis encore bien régalé sur ce spot de l'anse du Rouet.

La plage du Rouet

La grande plage du Rouet est située sur la commune de Carry Le Rouet. Elle comporte une grande plage de sable qui est sans intérêt pour le snorkeling. Cette dernière est bordée par une grande digue qui marque le début de la zone favorable à l'exploration en PMT. Toute la partie est de la baie alterne des fond sablonneux, des herbiers de posidonies et des zones rocheuses qui méritent le détour. La baie du Rouet est une station balnéaire très fréquentée en saison, il faut donc composer avec les baigneurs, les pécheurs et les pratiquants de sports aquatiques.