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La magnifique calanque du Petit Mugel
Après une grosse période de temps maussade, un magnifique samedi ensoleillé ressemblant à une rémanence estivale s'est présenté. Pour en profiter j'ai été convié par mon ami André du forum snorkeling passion à venir découvrir la calanque du Petit Mugel à la Ciotat. A notre arrivée sur le site nous découvrons que les conditions de plongée sont tout à fait agréables, il fait doux, il n'y a presque pas de vent, et l'eau est encore à 22°C ! Comme nous prévoyons de rester un bon moment dans l'eau nous avons quand même prévu d'enfiler nos combinaisons. Nous chaussons les palmes et c'est parti !
André va me servir de guide durant cette sortie qui s'annonce passionnante puisque le Mugel rassemble tout types de fonds sous-marins, des herbiers de posidonies, des falaises rocheuses, des tombants et même des cavités et des grottes.
Nous évoluons rapidement en direction de la falaise où je vais découvrir tout un monde fascinant d'anémones, d'éponges et d'ascidies colorées. Ma première rencontre est un classique, voici une anémone tomate refermée.
Les cavités sombres son le repère de plusieurs espèces de poissons, à commencer par les juvéniles de castagnoles. Ils se distinguent par leurs magnifiques liserés de couleur bleu fluorescent. Ma photo n'est pas très nette car ils sont très vifs et ne veulent absolument pas prendre la pose, mais çà donne une idée du joli spectacle qu'ils offrent.
André me présente maintenant l'entrée de la caverne d'Ali Baba du photographe sous-marin où l'on trouve sur les parois toutes sortes d'éponges et d'ascidies colorées.
Dans la grotte la petite lampe à LED Qudos Action va bien me servir car il fait très sombre. La roche apparaît tapissée d'une sorte de jardin d'oreilles et de globules colorés qui semblent tout droits sortis d'une autre planète. Voici un beau bouquet de peyssonélies, une belle algue rouge calcifiée qui pousse à l'abri de la lumière. Notez également la présence d'une synascidie gélatineuse translucide dans le bouquet sur le bord haut de l'image.
Sur la photo suivante nous distinguons une éponge à cratères (Hemimycale columella) et juste en bas à gauche une petite boule blanche munies de pointes oranges aux extrémités claires. Il s'agit probablement d'une calmella, une limace de mer de la famille des flabellines.
Voici une éponge cornée noire, massive, couvertes de petites aspérités et de grands oscules assez espacés. Chacun d'entre eux est bordé d'un petit bourrelé.
L'image suivante est très surprenante, il y a tellement de couleurs sur cette paroi qu'on dirait qu'un artiste fou est passé par là !
Au fond de la grotte, dans une obscurité importante, j'observe une grande crevette rose translucide et bien camouflée.
J'ai également la surprise de me retrouver face à un sublet qui est facilement reconnaissable à son museau pointu et sa tête écrasée. J'ai rarement observé ce poisson lors de mes sorties précédentes et je ne m'attendais pas du tout à en trouver un à cet endroit !
Finalement il y a pas mal de poissons dans cette cavité, je tombe maintenant sur un beau spécimen de crénilabre de Roissal aussi appelé crénilabre à cinq taches. Juste au dessous de lui se trouve un gobie moucheté.
André me convie à poursuivre la visite le long de la falaise et je ressors de la grotte. Mais il est difficile d'avancer, à chaque mètre parcouru je croise une curiosité à photographier ! Voilà que nous tombons désormais sur une drôle d'anémone assez spectaculaire avec ses tentacules trapus et sa grande taille. Il s'agit d'une aiptasie bleue (aiptasia mutabilis).
Je pénètre ensuite dans une nouvelle cavité. J'y observe un triptérygion un peu particulier car sa tête est marbrée de blanc au lieu d'être uniformément sombre. En fait il ne s'agit pas d'un triptérygion rouge comme on pourrait le croire au premier abord mais plutôt d'un triptérygion nain femelle (triptérygion melanurum). Cette espèce ne se rencontre que dans ce genre d'environnements rocheux et obscur.
Ici aussi les éponges sont légions.
A chaque fois qu'on plonge on espère toujours découvrir une espèce que l'on a jamais observé auparavant. C'est chose faîte dans cette grotte du Mugel avec l'observation d'une magnifique blennie à tête noire fixée sur une surface recouverte par l'éponge orangée crambe crambe. Cette blennie est rarement observée car elle vit exclusivement dans les grottes.
Le sol de la cavité est jonché de gros galets. En nageant jusqu'au bout de la grotte je passe au dessus d'une rascasse brune qui ne semble pas gênée par ma présence et surtout par l'éclat de ma lampe. Elle se laisse facilement photographier.
Dans un renfoncement je distingue un petit poisson rouge craintif qui fuit la lumière, il s'agit d'un apogon. Je savais que ces recoins obscurs pouvaient en cacher et j'espérais vraiment en voir un. Malheureusement il est resté loin de moi et j'ai eu beaucoup de mal à le prendre en photo. Alors juste pour le souvenir et marquer le coup voilà ma première image d'apogon même si elle n'est pas d'une résolution terrible ...
André m'attend à l'entrée de la grotte pour poursuivre le circuit qu'il m'a concocté, visiblement on a encore pas mal de distance à parcourir et il semblerait que je ne sois pas au bout de mes surprises.
Je retrouve donc la lumière du jour et continue d'inspecter les rochers. Le coin est assez riche en anémones tomates, en voici un nouveau spécimen qui laisse entrevoir quelques bouts de tentacules.
C'est au tour d'un crabe verruqueux caché dans son trou de passer devant l'objectif de l'Olympus TG-4.
Nous passons maintenant sur une crête immergée battue par les vagues. C'est une zone qu'affectionnent les muges.
Juste derrière se trouve un tombant impressionnant où foisonnent les castagnoles. J'y observe également quelques belles girelles paon mais ces poissons restent malheureusement loin de nous ou fuient à notre approche. Par contre sur la falaise vertigineuse je découvre une étoile de mer rouge qui attire mon attention.
André me désigne du doigt le bas de la falaise où se trouvent quelques gorgones jaunes ! Génial, mon premier corail méditerranéen (eunicella cavolini). André descend en apnée pour réaliser une image en plan rapproché, de mon côté je n'ai pas de ceinture de poids pour faire la même chose, du coup je sais dans quoi je vais investir pour la prochaine fois !
Nous faisons maintenant le tour d'un petit îlot qui borde une zone de grande profondeur. Alors que j'observe le fond sablonneux qui s'étend à près de vingt mètres au dessous de nous, mon guide m'incite à jeter un coup d’œil hors de l'eau. Sur le rocher deux cormorans nous regardent passer !
J'en profite aussi pour admirer le paysage avec les falaises ocres d'un côté et l'île Verte de l'autre.
Nous contournons l'îlot des cormorans pour entamer le chemin du retour. Un gros oursin attire mon attention, il est couvert de feuilles de posidonies. Avec son aspect trapu et ses pointes blanches, pas de doutes il s'agit d'un oursin granuleux.
Je croise également une nouvelle étoile de mer rouge.
Nous quittons l'île des cormorans pour nous diriger vers une sorte de détroit rocheux.
Sur un affleurement je signale à André la présence d'un gros crabe verruqueux bien décidé à s'ouvrir un oursin noir pour le déjeuner.
J'observe le manège d'une blennie de Zvonimir et d'un triptérygion rouge autour du crabe. J'ai bien l'impression qu'ils comptent eux aussi participer au festin, ils attendent juste que l'ouvre boîte à huit pattes entre en action.
Mais le crabe suspicieux ne paraît pas décidé à décortiquer son oursin, il semblerait qu'il y ait trop de curieux qui l'observe envieusement. J'ai même l'impression qu'il pense que les deux plongeurs photographes pourraient eux aussi lui piquer son festin !
Nous laissons le crabe à son repas et l'exploration continue. Un peu plus loin je tombe sur un joli tapis de zoanthaires jaunes, de petites anémones qui tapissent la roche en partageant le même pied.
Dans ce secteur très ombragé un nouveau spécimen de triptérygion nain se dévoile à moi. Il arbore de magnifiques couleurs.
Les petits poissons sont nombreux à peupler cet environnement rocheux. Voici une malheureuse blennie parasitée par une anilocre.
La sortie touche à sa fin, je réalise quelques dernières images avant de quitter la falaise pour rejoindre la pointe rocheuse qui nous a servi de point de départ. Je saisis en image une autre aiptasie bleue mais dans sa variante jaunâtre.
Puis c'est au tour d'un crabe marbré de se faire tirer le portrait.
Dernière ligne droite, nous coupons la petite baie à travers champ et survolons une très belle prairie de posidonies. Malheureusement on sent bien qu'ici la pêche est autorisée, les gros poissons manquent à l'appel ... Je croise juste quelques saupes et une dorade royale fuyante, dommage.
Cette magnifique randonnée palmée touche à sa fin, on s'est bien régalé. La sortie a été particulièrement riche en découvertes, la calanque du Mugel est vraiment un endroit magnifique à explorer en PMT, je reviendrai ! Un grand merci à André pour m'avoir servi de guide durant toute cette balade !
La calanque du Petit Mugel La calanque du Petit Mugel est située sur la commune de La Ciotat près du cap du Bec de l'Aigle et en face de l'île Verte. Le Mugel est une réserve naturelle qui offre un environnement minéral remarquable constitué de poudingues, des roches sédimentaires chargées d'anciens galets que la mer érode lentement, d'où la présence de nombreuses cavités à explorer en snorkeling.
Tags : calanque du Mugel, La Ciotat, éponge à cratère, sublet, aiptasie bleue, triptérygion nain, blennie à tête noire, éponge cornée noire
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