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Exploration des îlots de la calanque de la Vesse
Après de longues semaines interminables de pluies et de vent dignes d'une période de mousson asiatique j'ai enfin pu retourner à l'eau. Malgré la présence d'une petite brise fraiche j'ai quand même décidé de profiter d'une fin d'après midi sans nuages pour me rendre à la calanque de la Vesse sur la Côte Bleue. A mon arrivée les derniers rayons de Soleil illuminent encore un peu les falaises blanches du massif de la Nerthe, du coup je profite de la clarté pour vite enfiler la combinaison et préparer le matériel.
Cette fois-ci j'ai choisi d'explorer le secteur des petits îlots de calcaire facilement accessibles à la nage depuis un banc de rocailles situé à l'extrémité du port.
Une fois à l'eau je m'aperçois que je suis mieux là qu'à l'extérieur, ma montre de plongée m'affiche une température de 18°C ce qui est encore bien agréable pour un mois de novembre ! Je découvre que le fond sous-marin situé entre le bord et les îlots est tapissé de rochers de petites tailles mais je n'y rencontre que très peu de poissons mis à part quelques bancs de saupes et quelques castagnoles.
Comme il commence déjà à faire très sombre je me hâte de rejoindre le premier petit îlot. J'allume ma lampe Qudos Action et entame mon exploration minutieuse. Je tombe rapidement sur une étoile de mer épineuse (Coscinasterias tenuispina) qui présente de nombreux bras. Cette espèce est très fréquente dans cette calanque, c'est d'ailleurs à la Vesse que je l'avais observé pour la première fois.
Je progresse maintenant vers le plus grand des ilots qui présente pas mal de petites anfractuosités à visiter en procédant à de petites apnées. Mais cet îlot est plus exposé à la houle et il n'est pas toujours évident de se stabiliser pour prendre des photos. C'est dans un trou sombre, la tête à l'envers que je repère une jolie éponge clathrine jaune (clathrina clathrus).
Dans un autre creux couvert de coralligène et d'éponges je surprends une castagnole (chromis chromis).
Je continue mon tour de l'îlot et je m’apprête à visiter le côté face au large.
Malheureusement ici la houle est vraiment forte, je passe rapidement dans la machine à laver et je m'empresse de rejoindre un coin plus tranquille !
Sur la façade calme de l'îlot un crénilabre à cinq taches (symphodus roissali) se promène parmi les algues rouges.
Mais les secteurs rocheux sont surtout le domaine des blennies. D'ailleurs, voici un beau spécimen de blennie diabolo (parablennius incognitus), il s'agit vraisemblablement d'un mâle dont la livrée commence à tourner au rouge ce qui indique qu'il entre en période nuptiale.
Les parois rocheuses des îlots semblent également très appréciées par les blennies gattorugines (Parablennius gattorugine) car j'ai pu observer plusieurs individus de cette espèce lors de cette sortie. Celle-ci est cachée dans les algues et me surveille du coin de l’œil avec méfiance.
Dans un trou voisin je tombe nez à nez avec un crabe marbré (Pachygrapsus marmoratus) qui paraît attendre la nuit pour sortir en quête de nourriture.
Le petit îlot que j'explore est riche en anfractuosités et chaque recoin que j'inspecte semble habité. Il faut dire que les fonds sous-marins commencent à passer sérieusement dans l'obscurité et que c'est le moment où la vie s'active. Les animaux sortent de leur cachette et une fois de plus j'observe que le snorkeling se révèle plus intéressant la nuit que le jour !
Une autre blennie diabolo sort sa tête de son nid.
Juste sous la surface de l'eau je découvre qu'une imposante blennie trigloïde (Lipophrys trigloides) monte le guet. J'en ai rarement observé une aussi grosse !
La belle surprise de cette sortie crépusculaire express c'est d'avoir pu observer une petite motelle à trois barbillons (Gaidropsarus mediterraneus) qui s’apprête à quitter sa cachette diurne pour partir chasser. La motelle est une espèce essentiellement nocturne que l'on a beaucoup plus de chances de rencontrer en snorkeling de nuit.
J'entame le chemin du retour en faisant une dernière halte autour du premier petit îlot que j'avais déjà visité à l'aller. J'y fais quelques belles rencontres à l'image de ce crabe marbré aux pinces menaçantes.
Ou encore cette autre blennie trigloïde, plus petite que celle que j'ai photographié précédemment. Cette espèce est facile à identifier, elle présente une tête massive dépourvue de tentacules supra-oculaires et une face plate. On la rencontre souvent dans la zone de ressac où le plongeur a peu de stabilité, d'où la difficulté de lui tirer le portrait.
La grosse blennie photographiée ci-dessous m'a posé un problème d'identification. J'ai d'abord pensé avoir observé une blennie gattorugine compte tenu de sa grande taille, de ses yeux rouges et de sa couleur marron mais elle ne possède pas de tentacules au dessus des yeux et ce détail permet d'écarter cette espèce. En fait il semble plutôt s'agir d'une autre blennie trigloïde avec sa face écrasée et sa tête parfaitement chauve. En tout cas c'est la première que je vois présenter une livrée en dégradé de marron, d'ordinaire cette blennie possède de belles zones blanches.
Une dernière observation avant de sortie de l'eau : Voici une belle anémone verte (anemonia viridis) très colorée.
Voilà une nouvelle sortie qui s'achève alors que le crépuscule est bien avancé. Les sorties nocturnes sont un peu rudes en cette saison car si on est bien dans l'eau il en est tout autrement quand on rejoint la terre ferme ! Sans Soleil et avec un petit vent très frais je m'empresse de me changer et de me sécher avant de me transformer en piquet de glace ... La conclusion aura été rude mais çà en valait le coup !
La calanque de la Vesse La calanque de la Vesse est accessible à partir d'une petite route dont l'embranchement est situé entre les communes du Rove et d'Ensuès la Redonne sur la Côte Bleue. C'est la même route qui mène à la calanque de Niolon. La calanque de la Vesse est assez petite, elle possède une plage de galets surmontée du grand pont où passe régulièrement le train Bleu. Les fonds marins sont rocheux, la crique abrite aussi quelques îlots intéressants à explorer. Attention car l'accès à la Vesse est interdit aux véhicules de mai à août les week-end et jours fériés.
Tags : snorkeling à la calanque de la Vesse
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Commentaires
Bonsoir,
Merci pour votre témoignage et vos beaux souvenirs de plongée. C'est vrai que cette partie de la Côte Bleue est riche en petites grottes immergées qui fond le bonheur des plongeurs bouteilles. En apnée c'est moins évident d'y accéder mais il y a quand même quelques recoins intéressants à explorer.
Pour ce qui est de la chasse sous-marine il y a 40 ans j'imagine qu'il y avait largement de quoi se faire plaisir, j'ai moi même de beaux souvenirs de sorties de snorkeling datant de près de 25 ans où la faune marine était très abondante, ou du moins bien plus riche que ce que j'observe maintenant. Aujourd'hui beaucoup d'espèces se font malheureusement rares dans les zones de pêche et il m'a semblé plus raisonnable de m'armer d'un appareil photo étanche !
Amicalement,
Laurent
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Bonjour Laurent,
Il y a plus de 40 ans, la Vesse était un de mes spots de plongée en bouteille, mais aussi de chasse sous marine. Et j'en ai gardé de bons souvenirs.
Comme celui de trouver un passage et de traverser: sous l'ile de la Vesse. Puis en ressortant coté mer, de tomber sur un banc de mulets de bonnes tailles (40 cm) et dans tirer un, reprendre ma flèche en laissant le muge sur le fil, armer à nouveau le harpon et en retirer un autre alors que le banc continuait à passer autour de moi.
Ou la découverte d'une petite grotte coté gauche à 6m de fond et de tirer un homard de 1,5 kg.
Ou une autre grotte, lors d'une plongée en bouteille, à 11m de fond sur la gauche, avant l'entrée de la hanse de Niolon, bien profonde avec un plafond 1.5 ou 2 m (de mémoire) avec une petite cavité encore à l’intérieur coté gauche aussi, pleine d'antennes de langoustes.
Et bien d'autres.
Au plaisir
Laurent