• Plongée dans la petite calanque de la Mounine

    Aujourd'hui j'ai décidé de me rendre à la petite calanque de la Mounine qui se situe au pied du massif de Marseilleveyre. Après m'être garé au village de Callelongue, là où la route goudronnée s'arrête, j'ai emprunté le début du sentier pédestre du GR98-51 qui longe le littoral du parc national des calanques. Le chemin caillouteux et plutôt accidenté des "douaniers"est difficile à arpenter sous la chaleur estivale accablante qui règne aujourd'hui. Dans ces conditions une chose est claire : il ne faut pas oublier d'emporter des bouteilles d'eau ! Après une demi heure de marche la récompense est là, j'aperçois en contrebas cette toute petite calanque peu fréquentée, elle est nichée dans un paysage naturel de toute beauté.

    calanque de la Mounine

    La calanque de la Mounine est peu fréquentée car elle précède d'autres calanques plus grandes et plus attractives comme celle de Marseilleveyre. De ce fait de nombreux marcheurs passent devant elle et continuent leur chemin en direction des plus belles criques. La Mounine est plutôt étroite et toute en longueur, sa forme particulière a inspiré son nom provençal désignant comment dirais-je .... l'entrejambe féminine ...!

    Avec la chaleur qu'il fait je n'ai qu'une hâte : aller dans l'eau ! Je ne me fais pas prier pour m'élancer de tout mon long dans la fraicheur marine, punaise que çà fait du bien ! Par contre je note rapidement que les conditions de plongée ne sont une fois de plus pas au top du tout, il y a beaucoup de houle près des rochers (alors qu'il n'y pas un brin d'air) et la visibilité n'est vraiment pas terrible ...

    Je vais faire avec, comme d'habitude, et commence par explorer la façade rocheuse. J'entre dans le royaume des blennies et je ne tarde pas à en repérer quelques unes. La première qui se présente à moi est une blennie de Zvonimir (Parablennius zvonimiri) qui se cache dans son trou.

    blennie de Zvonimir

    Près des rochers la houle est importante, je suis balloté dans tout les sens ! Je parviens parfois à me stabiliser et à repérer les poissons les mieux camouflés comme cette blennie trogloïde (Lipophrys trigloides) qui apprécie vraiment la frange littorale battue par les vagues.

    blennie trigloïde

    Côté pleine eau il y a de la vie aussi. En plein parc national je note la présence de quelques poissons, se sont les plus communs qui passent devant moi mais ils ont une belle taille, çà fait plaisir. Voilà des saupes, des mulets, des sars et des oblades.

    Dans ces zones battues par les vagues la roche est souvent creusée en de multiples endroits, il y a donc ici aussi des anfractuosités à explorer. Toutes celles que je visite n'abritent pas de poissons mais j'y repère des éponges ou des ascidies comme cette synascidie de Lacaze (Polysyncraton lacazei) dans sa livrée orangée.

    synascidie de lacaze

    J'observe également de nombreuses cliones jaunes (clione celata). Il s'agit d'une éponge perforante qui creuse le calcaire et forme un élégant tapis de petits oscules jaunes.

    clione jaune

    Comme souvent, les milieux cavernicoles sombres sont les refuges des mignons petits triptérygions nains (Tripterygion melanurum).

    triptérygion nain

    Une fois parvenu au cap de la calanque, je lutte contre de grandes vagues qui vont s'écraser sur la falaise, l'agitation règne. J'y croise quelques saupes et de petites oblades (oblada melanura) qui jouent dans les rouleaux. Moi aussi je passe dans la machine à laver en essayant de les suivre et prend un bon bain de bulles !

    oblade

    oblade

    Je retourne dans la calanque et visite encore quelques petites cavités en apnée. Voilà un petit tunnel joliment décoré, il est situé vers deux mètres de profondeur.

    Ma sortie touche à sa fin. J'effectue une dernière descente vers trois mètres pour atteindre le fond de la calanque. J'y repère un gobie moucheté (gobius incognitus) caché près d'une touffe d'algues.

    gobie

    Sur le chemin du retour je prends le temps d'admirer le magnifique panorama ouvert sur la Méditerranée offert par le sentier des douaniers. Au loin je distingue les îles inhabitées de l'Archipel de Riou.

    vue archipel de Riou

    Ces massifs rocailleux abritent plus de 200 espèces d'oiseaux et il est interdit d'y accoster et de s'y promener à l'exception de la grande île escarpée de Riou (visible en arrière plan ci-dessous). Cette dernière abrite quelques jolies calanques qui font la joie des plaisanciers.

      ile de Riou
     


     

    http://ekladata.com/pKZInWQrtNko3NvafqLPODA6V68/GPS-icon.png       La calanque de la Mounine

    La calanque de la Mounine est situe au pied du massif de Marseilleveyre. Pour y accéder il faut se garer au village de Callelongue et emprunter le sentier pédestre du GR98-51 qui longe le littoral du parc national des calanques. Après une marche d'une demi heure sur un sentier caillouteux et parfois escarpé (prévoir des chaussures de marche, de l'eau et un couvre chef car il y a peu d'ombre) on parvient au but. La calanque de la Mounine est relativement peu fréquentée car elle précède d'autres calanques plus grandes et plus attractives comme celle de Marseilleveyre. De ce fait de nombreux marcheurs passent devant elle et continue leur chemin en direction des plus belles criques. La Mounine est plutôt étroite et toute en longueur, sa forme particulière a inspiré son nom provençal désignant comment dirais-je .... l'entrejambe féminine ...!

     


     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Siréneau
    Vendredi 11 Février 2022 à 19:11

    En balade dans votre superbe blog, je voulais vous complimenter ou plutôt vous remercier du plaisir éprouvé à revivre toutes ces  baignades du passé que je n'avais pas photographiées. Une phrase sans rapport réel me vient, quoique. "Pêcher la lune au fond de la mer", c'est un terme du jeu de mahjong, ça prend son sens à la rencontre des poissons, de l'astronomie et de la Mounine. Vous êtes un pêcheur de beauté.

    2
    Dimanche 13 Février 2022 à 17:06

    Bonjour !

    Merci beaucoup pour votre message, je suis heureux que mes explorations sous marines vous remémorent de bons souvenirs. Et votre expression que je ne connaissais pas est superbe, elle reflète parfaitement la conjonction de mes passions et la formidable attraction qu'exercent les beautés de dame nature, qu'on lève les yeux vers le ciel où qu'on les baisse pour regarder sous l'eau. Tout n'est qu'émerveillement et poésie ! 

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