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Plongée autour du Pain de Sucre à Carry le Rouet
Pour cette nouvelle sortie de snorkeling je vais explorer les environs de la pointe du pain de Sucre à Carry le Rouet. Pour s'y rendre il faut prendre la direction du port de Carry le Rouet, passer devant la plage de Fernandel et emprunter le sentier du Lézard qui longe le front de mer. La pointe du pain de Sucre est facilement reconnaissable car elle est surmontée par un petit phare, c'est ce dernier qui a donné son nom au lieu.
Aujourd'hui les conditions de plongées sont idéales, il n'y a pas de vent et l'eau est agréable avec une température de 24°C. On approche de la fin des vacances scolaires et du coup il commence à y avoir moins de monde au bord de l'eau.
Dès la mise à l'eau les découvertes intéressantes commencent car je tombe de suite sur une toute petite seiche (sepia officinalis) posée sur le fond clair.
Je parviens à bien l'approcher mais elle s’aperçoit rapidement que je l'ai repéré et elle décide changer de place. En nageant elle change radicalement d'aspect et abandonne la couleur et la texture de camouflage qu'elle avait adopté sur le fond parmi les algues courtes.
Autour du Pain de Sucre l'environnement est composé de plateaux peu profonds et de petites falaises rocheuses comprenant de nombreuses cavités à visiter. Sur le plateaux je repère des girelles paon, des saupes, des blennies et des crénilabres à cinq taches (synphodus roissali).
Sur le plateau il y a pas mal de houle et il est compliqué de faire des photos. Du coup j'explore plutôt les abords des falaises. Dans les zones ombragées se trouvent de nombreuses blennies de caneva (Microlipophrys canevae). J'aime beaucoup ces blennies très colorées, puis je trouve qu'avec leur tête arrondie elles ont une bonne bouille.
Je commence à explorer la falaise dans sa verticalité mais elle n'est pas très profonde, 4 ou 5 mètres au maximum. C'est la base de la pente rocheuse qui attire mon attention car elle apparaît creusée. Cette longue fissure peut abriter des choses intéressantes à observer, du coup il faut descendre en apnée pour en profiter.
Dès la première descente j'ai une très belle surprise. En passant la tête dans la faille étroite je tombe nez à nez sur un corb (Sciaena umbra), on s'est surpris mutuellement ! Ce poisson se fait rare sur nos côtes et c'est vraiment une belle rencontre, d'autant plus qu'il ne sort chasser que la nuit. Malheureusement je n'ai pas eu le temps de préparer un cadrage et mon image résulte d'un déclenchement dans une photo réflexe.
Le corb est une espèce protégée, sa pêche est interdite par un moratoire datant de 2014 au même titre que le mérou. Mon corb lui n'a pas demandé son reste, il a pris la fuite avec une fulgurance qui ne m'a pas laissé le temps d'apprécier la rencontre ! Dommage car il s'agit d'un beau poisson, il a de beaux reflets jaunes sur ses nageoires.
Je cherche désespérément mon corb mais sans succès. Une blennie gattorugine (Parablennius gattorugine) me regarde explorer les cavités avec curiosité et méfiance.
Je retourne un peu vers la surface. Il y a toutes sortes d'espèces de blennies ici, voici cette fois-ci une blennie trigloïde (Lipophrys trigloides) cachée dans son trou.
Sur le flanc rocheux éclairé par le Soleil je débusque une petite rascasse brune (Scorpaena porcus) qui attend la nuit immobile dans les algues. Parvenez-vous à la repérer ?
Je jette un coup d’œil hors de l'eau et je m’aperçois que je me suis un peu éloigné de la pointe. Je décide donc de retourner vers le bord de mer en longeant la falaise.
Cette falaise possède beaucoup de petites anfractuosités que je visite une par une. Certaines me rappellent un peu les grottes du Mugel car elle abritent de belles éponges colorées. Dans celle-ci je découvre une oscarelle bleu-violet (Oscarella lobularis) dont la couleur contraste magnifiquement avec les thalles calcifiés rouges des peysonnélias. Quelques éponges rognons (Chondrosia reniformis) sont également présentes dans la zone.
Dans un autre trou c'est une blennie gattorugine qui m'attend tapie dans le coralligène.
Cette fois-ci c'est une grosse éponge qui occupe l'espace. il s'agit vraisemblablement d'une ircinie sombre (ircinia oros) reconnaissable à sa surface granuleuse et ses oscules cerclée d'un anneau sombre.
Je jette à nouveau un coup d’œil en surface pour voir où j'en suis dans mon cheminement. En remontant je découvre un joli pont rocheux.
Je visite une dernière anfractuosité vers deux mètres de profondeur dans laquelle s'abrite un tout petit labre merle (labrus merula) à la robe sombre ponctuée de bleu.
Ce site du Pain de Sucre a été une belle surprise, si l'on est suffisamment curieux pour explorer les recoins cachés il y a de belles observations à faire sur ce spot de plongée.
La pointe du Pain de Sucre La pointe du Pain de Sucre se situe au sud du port de Carry le Rouet sur la Côte Bleue. On y accède en empruntant le sentier du Lézard qui longe des falaises ocres depuis le quai Maleville. En fait le Pain de Sucre correspond précisément au nom de l'ancien petit phare rouge et blanc installé sur la pointe rocheuse du Moulin. Il s'agit d'une zone intéressante à explorer les jours sans vent en particulier pour les snorkelers aimant pratiquer de petites apnées car on y trouvent pas mal de petites cavités à visiter. Par contre la pointe rocheuse est pas mal fréquentée par les pêcheurs à la ligne, donc soyez vigilants et jetez régulièrement des coups d’œil à ce qui se passe hors de l'eau.
Tags : plongée à Carry le Rouet, snorkeling au Pain de Sucre
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